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WORKED TO DEATH


STRESS AU TRAVAIL

Genève, 26 Septembre, 2003

Intervention de Dan Cunniah, Directeur du Bureau de la CISL à Genève


Tout en félicitant les organisateurs de cette journée de réflexion et d'échanges sur le stress et le travail, en l'occurrence le Département de l'économie, de l'emploi et des Affaires Extérieures (DEEE), le Département de l'action sociale et de la santé (DASS) de la République et Canton de Genève et le Bureau International du Travail (BIT), je voudrais les remercier, au nom de la Confédération internationale des syndicats libres, qui regroupe 156 millions des travailleurs, pour l'occasion qui m'est offerte pour parler de la vision des travailleurs en ce qu'il s'agit du stress au travail.

Les changements rapides et exceptionnels dans le monde du travail et son organisation intensifient actuellement le problème du stress. Il est estimé que le stress lié au travail occupe, après les douleurs dorsales, la deuxième place parmi les problèmes, les plus communs, de santé liés au travail. Il affecte 28% des travailleurs européens.

En outre, le stress au travail est la cause de plus du quart des 2 semaines ou plus d'absence au travail pour des raisons de santé d'origine professionnelle. Selon les estimations de 1999, le stress lié au travail coûte au moins 20 milliards d'Euros par an aux Etats membres de l'Union Européenne.

Le stress peut résulter de risques psychosociaux tels que la conception, l'organisation et la gestion du travail, par exemple : l'inadéquation entre la quantité de travail demandé et le nombre de personnes pour le réaliser ou des problèmes tels que la violence et le harcèlement sur le lieu du travail. Certains risques physiques, comme le bruit et la température, peuvent également provoquer le stress au travail.

En outre, le stress au travail peut engendrer des états tels que la dépression, l'anxiété, la nervosité, la fatigue et les maladies cardiaques. Il entraîne des perturbations tout à fait considérables sur le plan de la productivité, de la créativité et de la compétitivité. Et cette situation n'est favorable ni aux travailleurs et ni à leur entreprise. En fait, chacun d'entre nous peut être victime de stress lié au travail, dans n'importe quel secteur et quelle que soit la taille de l'entreprise.

Donc, le stress au travail occupe une place importante parmi les préoccupations du mouvement syndical. Plusieurs syndicats ou les instituts ou les centres qui leur sont liés font des recherches afin d'identifier les causes et effets du stress.

Pour vous citer quelques exemples : une étude faite parmi 8000 responsables de santé dans les entreprises par le TUC, la centrale syndicale britannique en 2000, révèle que 60 % d'entre eux mentionnaient le stress comme le principal facteur de risque sur leur lieu de travail.

Dans une autre étude effectuée en Allemagne par IG Metall, 98 % des conseils d'entreprises déclaraient que le stress et la pression de travail ont augmenté ces dernières années. Par ailleurs, ces recherches ont révélé que les causes majeures du stress sont le lourd volume de travail, les longues journées de travail, des heures supplémentaires non-rémunérées, la réduction du personnel, et le harcèlement.

D'autres recherches entreprises par des syndicats en Grèce ont identifié des facteurs tels qu'une mauvaise définition des tâches et des responsabilités, une mauvaise organisation du travail, une manque de reconnaissance, l'absence d'une procédure de plaintes, des emplois monotones ne laissant aucune place à la créativité et l'absence de sécurité au travail.

Une autre domaine importante d'activité syndicale est la dissémination d'information, de conseils et de formation sur la prévention des risques psychosociaux à l'intention des travailleurs et de leurs représentants. Les syndicats publient également des manuels, des guides et des directives sur le stress afin de sensibiliser les travailleurs et de contribuer à prévenir le risque du stress au travail.

Dans certains pays tels que la Belgique, le Danemark, l'Allemagne, les Pays Bas et la Grande Bretagne, où le stress apparaît comme un point important dans les négociations collectives, les syndicats essaient d'introduire des mesures pour la prévention du stress et des risques psychosociaux. Dans d'autres pays( La France, le Norvège et le Portugal) les syndicats tentent d'amender les législations du travail afin d'inclure le stress ou la maladie mentale sur la liste des maladies professionnelles.

En guise de conclusion, je dirais que le stress lié au travail peut être évité et les mesures tendant à le réduire peuvent se révéler très rentables. L'évaluation des risques de stress lié au travail implique les mêmes principes et processus de base que les autres risques sur les lieux de travail. Inclure les travailleurs et leurs représentants dans ce processus est indispensable à la réussite de celui-ci ; ils doivent être consultés pour identifier les raisons du stress, les groupes qui en sont victimes et les solutions à y apporter.

Enfin, je voudrais encourager le BIT à renforcer ses activités dans ce domaine Il est important que le BIT continue à jouer un rôle important dans le domaine de la sensibilisation des partenaires sociaux, la prévention du stress lié au travail et la collecte des données sur ce sujet dans les pays en voie de développement.

Je vous souhaite des débats très fructueux.

Je vous remercie.

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